La citation du mois

"Il faut accepter de ne pas savoir. Demain n'existe pas. Pense à maintenant!"

Frédéric Bihel

11 avr. 2013

"Graffiti Moon" - Cath Crowley, 2013

L'histoire se passe en Australie, dans une ville dont les murs sont couverts de graffitis et de poèmes, tous plus beaux les uns que les autres. On y voit le ciel à perte de vue, des oiseaux prisonniers du béton, de la pelouse qui pousse du coeur d'un garçon, et une jeune fille s'apprêtant à y passer la tondeuse, on encore une fille dont la peau est une carte routière, et un garçon resté en rade au bord de la route... Rien de "conventionnel", rien qu'on ait l'habitude de voir.

Les graffeurs sont "l'Ombre" et "le Poète", mais à part quelques rares amis, personne ne sait qui se cache derrière ces pseudonymes. L'Ombre a abandonné le lycée deux ans auparavant, et le Poète est son meilleur ami. L'un est doué pour le dessin mais sait à peine lire; l'autre, c'est exactement l'inverse. C'est pour cela qu'ils se complètent si parfaitement.

Lucy, 18 ans, artiste elle aussi (elle souffle le verre), est obsédée par l'Ombre, et parcourt les rues à vélo la nuit dans l'espoir de le débusquer. Elle se dit que quelqu'un qui peint de si belles choses est forcément quelqu'un dont elle pourrait tomber amoureuse... 
Elle a entendu dire qu'il est "jeune et débraillé". Peut-être le connaît-elle déjà? Serait-ce un camarade de lycée, quelqu'un qu'elle fréquente tous les jours? Dans ce cas, saura-t-elle le reconnaître? Elle se trouve devant un océan de possibilités, et essaye de ne pas s'y noyer.


Ah, pour une fois, un livre qui traite d'art et de poésie, et qui n'est pas ennuyeux! Le roman se déroule sur une journée et une nuit, exactement le temps qu'il faut pour le lire!

Je me suis laissée totalement happer par ce roman majestueux, dévoré en une nuit. J'ai eu 18 ans à nouveau, j'ai revécu l'excitation du premier amour, de ce "peut-être" juste avant le premier baiser, de la moindre parcelle de peau électrisée par l'attente...

Et puis j'ai rêvé, aussi; j'ai vu les graffitis comme si j'y étais, j'ai vogué au gré des métaphores. Bref, j'ai aimé, j'ai eu peur, j'ai été grisée par la nuit, par l'interdit, j'ai voyagé, j'ai été Lucy pendant quelques heures magiques...


Graffiti Moon, de Cath Crowley
Collection Wiz
Albin Michel, 2013

"A la folie" - Birgitte Lorentzen, 2013

Chaque nuit, Luisa fait des cauchemars, et rêve d'une petite fille qui l'appelle à l'aide.   C'est d'un réalisme effrayant, mais malgré tout, elle refuse d'y croire. 

La petite fille, non contente de ne pas être considérée, suit Luisa partout, et lui joue des tours, déplace des objets (les clés de maison dans le congélateur, le portable dans le panier à linge sale...). 
Si bien que très rapidement, cela devient insupportable, et Luisa pense être en train de perdre la raison. D'autant plus que personne ne la croit. Ses parents pensent qu'elle est simplement très fatiguée...

Mais un jour, un élève de son lycée lui demande tout naturellement pourquoi cette petite fille la suit partout. Alors comme ça, il la voit, lui aussi? Tout ceci n'est pas pour la rassurer, car le garçon est surnommé "Thomas le barjo" par tous les élèves. Il est traité pour des troubles de la personnalité, et parle souvent à des êtres qu'il semble être le seul à percevoir. Il se trouve en fait que ce garçon est médium, et que lui seul pourra aider Luisa à se débarrasser de la petite fille.


Habituellement, je ne suis pas super enthousiaste pour les histoires de fantômes. Mais ici, ça n'est pas le plus prégnant. C'est simplement un prétexte pour traiter de la frontière ténue entre folie et vérité, quand la folie de l'un n'est que la vérité de l'autre...
Jusqu'au bout, on ne sait que croire. Et même si le livre est un peu long à démarrer (beaucoup de redites dans les premières pages), je me suis laissée emporter par l'histoire sans pouvoir la lâcher avant la fin. C'est à y perdre son latin! Le tout - évidemment - saupoudré d'une puissante et belle histoire d'amour, seule vérité implacable dans toutes ces incertitudes.


A la folie, de Birgitte Lorentzen
Collection Millézime
Bayard, 2013

"La décision" - Isabelle Pandazopoulos, 2013

Un matin, Louise Beaulieu - brillante lycéenne de 18 ans - se précipite dans les toilettes du lycée. Du sang coule de sous la porte. Lorsque les pompiers interviennent, ils trouvent la jeune femme sans connaissance, un nourrisson sur le ventre. C'est l'incompréhension totale: Louise a fait un déni de grossesse, et accouché seule, dans les toilettes de son lycée.

En état de choc, elle est hospitalisée et prise en charge psychologiquement, mais elle continue d'affirmer avec ferveur qu'elle n'a jamais fait l'amour, et que tout ce qui arrive est absolument impossible. Evidemment, personne ne la croit, puisque pour faire un enfant, il faut être deux. Et pourtant...

Petit à petit, insidieusement, obstinément, le doute s'insinue. Louise, qui a perdu la mémoire, doit bien se rendre à l'évidence. Si elle a effectivement accouché de cet enfant, c'est qu'elle était enceinte, donc puisqu'elle n'a pas choisi de faire l'amour, c'est qu'elle a été violée. Et forcément par quelqu'un qui lui est proche. Un ami... 

La vérité s'impose, implacable.

Dans un cas comme le sien, la femme a deux mois pour choisir entre deux options: accepter l'enfant et l'assumer, ou bien le confier à l'adoption. Le premier réflexe de Louise est de s'éloigner à tout prix de cette progéniture qu'elle refuse. Puis, ne supportant plus le secret, elle quitte sa famille, et part s'installer avec l'enfant dans un centre d'accueil maternel, pour les mères adolescentes. Elle n'a pas encore pris sa décision, et met toutes les chances de son côté afin de n'avoir aucun regret. Mais elle a beau essayer, rien ne se passe. Pas de déclic. Elle ne sera pas la mère de cet enfant...


Après "On s'est juste embrassés", voici donc le deuxième roman d'Isabelle Pandazopoulos, qui a un talent incontestable pour l'écriture. J'ai été absolument bouleversée par ce livre; en fait à la fois bouleversée et fascinée par ma totale incompréhension de ce phénomène psychologique. Et à nouveau étonnée et terrifiée par la puissance de notre inconscient, par les barrières qu'il est capable de mettre pour nous empêcher de sombrer. 

Même si ce livre - très bien documenté au demeurant - n'apporte pas d'explication concrète (si ce n'est l'origine du trauma, un viol sous GHB), il a au moins le mérite d'alerter et d'informer. Car c'est un sujet absolument tabou, que l'on associe volontiers (merci les media...) aux mères infanticides qui congèlent leurs bébés, alors que c'est malheureusement bien plus complexe et répandu que cela.

Inutile de dire que dans la littérature, ça n'a pas dû être abordé souvent, et encore moins en littérature jeunesse. Malgré le thème vraiment dur, ça n'en est pas moins un gros coup de coeur. A conseiller à tout le monde à partir de 14-15 ans.


La décision, d'Isabelle Pandazopoulos
Collection Scripto
Gallimard, 2013

10 avr. 2013

"Sous haute dépendance" - Ursula Poznanski, 2013

Bon, en général quand on lit 100 pages d'un roman et que ça ne nous fait ni chaud ni froid, ça n'est pas très bon signe...

C'était pourtant prometteur: après ses copains, Nick découvre à son tour le jeu vidéo Erebos, obtenu sous le manteau, et complètement addictif car criant de réalisme et très bien conçu. Jusqu'au jour où un PNJ (Personnage Non Joueur du jeu) s'adresse à lui en l'appelant par son vrai prénom, et lui confie une mission IRL (dans le monde réel).


Je suis pourtant joueuse moi-même, et familière de l'univers décrit par l'auteur, mais j'ai trouvé que ce n'était pas très bien écrit, le suspense n'est pas génial (on est intrigué, mais pas au point de ne plus pouvoir lâcher le livre), et surtout, les phases de description du jeu - dans lesquelles on suit les aventures de l'avatar de Nick - sont beaucoup trop longues par rapport à l'intérêt qu'elles apportent à l'intrigue. 

Je n'ai pas l'habitude d'arrêter une lecture en cours de route; mais là, je me suis arrêtée au bout de 100 pages, car j'ai eu la sensation que l'auteure se trompait d'objectif et s'attardait sur des choses insignifiantes quand j'aurais voulu qu'elle aille à l'essentiel.

Je me suis ennuyée!


Sous haute dépendance, de Ursula Poznanski
Bayard, 20134

"Dany dit NON!" - Rachel Hausfater, 2013

Dany est un enfant vif, mais difficile. Il a l'esprit de contradiction, une allergie aiguë au collège, il fait tourner en bourrique élèves et professeurs en les envoyant promener avec des gros mots pas du tout élégants, "des mots en c, en p, en e, en m, en s, en f, dans l'ordre et dans le désordre". Il est agressif, n'aime pas les autres ni l'école, et ils le lui rendent bien.

Aussi, lorsqu'il est élu délégué de sa classe "à l'insu de son plein gré", il se retrouve au pied du mur et est sommé par son professeur principal de prendre ses responsabilités. Dany décide plutôt d'entrer en guerre et de leur en faire baver un peu plus.

Pendant les cours, il passe le temps en imaginant 1001 façons originales de mettre à mort ses professeurs, en leur infligeant à coup de mots et de dessins toutes sortes de tortures très inventives, et toujours en rapport avec leur discipline. C'est tellement plus facile quand on a une source intarissable d'inspiration! Mais l'amusement est de courte durée: pris sur le fait, il est convoqué en conseil de discipline. Il va alors prononcer un discours éloquent qui lui vaudra de ne pas être renvoyé définitivement du collège.

Son professeur principal, en lui accordant sa confiance, lui prouve qu'il vaut plus que ce dont il se convainc, et réussit à lui apporter LE déclic qui fait que Dany se décide à faire des efforts (enfin, modérément! Rome ne s'est pas construite en un jour...).


Voilà un chouette petit roman, dévoré en une heure, et qui donnerait de l'espoir même au pire des cancres! On comprend un peu mieux que le bien-être de l'enfant tient à peu de choses, et que l'ambiance familiale a d'importants retentissements sur le comportement à l'école.
On y apprend surtout le pouvoir des mots, comment ils peuvent détruire, mais aussi tout reconstruire.


Dany dit NON! de Rachel Hausfater
Nathan, 2013

"Le jour où j'ai perdu mes super pouvoirs" - Michaël Escoffier, 2013

Une toute petite fille est persuadée d'avoir un tas de super-pouvoirs, comme voler, traverser les murs, communiquer avec les animaux...
En vrai, elle a seulement beaucoup d'imagination (et une super cape!), fait beaucoup de bêtises, mais avec tellement de conviction qu'elle en est attachante.

Une chose la turlupine quand même un peu: elle se demande si ses parents se sont aperçus qu'elle a des super-pouvoirs, et s'ils en ont eux-aussi...

Finalement, après quelques chutes et des genoux qui piquent, elle s'aperçoit que sa Maman a au moins le super-pouvoir de faire des bisous magiques qui font disparaître les bobos.


A première vue, j'ai adoré la couverture et la trogne de la petite fille, mais je craignais que les illustrations soient un peu trop sombres et moches. Finalement, je ne suis quand même pas super fan de la couleur papier kraft, mais ici ça passe bien; ça donne un charme un peu désuet aux illustrations, que j'ai trouvées fortes et drôles (mention spéciale pour l'image de la petite qui prend son bain avec un tuba).
J'aime la finesse de l'humour de Michaël Escoffier, et je vous recommande chaudement ce livre (dès 5 ans) qui ravira petits et grands!


Le jour où j'ai perdu mes super-pouvoirs, Michaël Escoffier
Kaléidoscope, 2013

"Je m'ennuie" - Michael Ian Black, 2013

Une petite fille s'ennuie. Jusqu'au moment où elle croise une patate qui elle aussi s'ennuie sévère, car elle n'aime que les flamants roses (forcément, ça réduit les possibilités!).
Elle lui propose de jouer avec elle, mais la patate trouve tous les supers jeux de l'enfant plus ennuyeux les uns que les autres.

Finalement, à force de faire la démonstration de tout ce qu'elle sait faire, la petite fille ne s'ennuie plus. Exaspérée, elle relativise et se dit que finalement, être un enfant c'est vachement mieux que d'être une patate; on s'ennuie beaucoup moins!

Ce livre m'a rappelé ces longues journées où je chouinais à mes parents "Je m'ennuiiiiiiiie!!", où ils me répondaient, patients: "C'est bien, l'ennui est créatif" et où précisément à cet instant, je les détestais. Mais force est de constater qu'ils avaient raison!

C'est quand on s'ennuie que l'on se met à créer, à rêver, à se raconter des histoires, et qu'on joue le mieux, finalement. Et je trouve que cet album raconte très bien ça. On voit bien l'évolution entre la petite qui s'ennuie, et qui petit à petit oublie qu'elle s'ennuie parce que spontanément elle s'est mise à inventer des tas de trucs super chouettes!

J'ai trouvé ce livre rigolo, décalé (la tronche de la patate rabat-joie est extra!) et finalement assez efficace. Et j'adore la couverture! Ça aurait pu être moi ;-)


Je m'ennuie, de Michael Ian Black, ill. Debbie Ridpath Ohi
Seuil, 2013

"Le chat beauté" - Florence Hinckel, 2013

Pitre est un gros matou pépère, qui aime la bonne vie faite de sardines, de câlins, de siestes, et de tranquillité.

Malo, quant à lui, est un chat un peu "prout-prout" qui aime se montrer, se pavaner, et les compliments à tout bout de champ. Il a d'ailleurs déjà remporté plusieurs concours de beauté.

Leurs propriétaires respectifs se querellent, ou plus exactement... ils ne peuvent pas se sentir! Ils décident de régler leur différend par chats interposés, en les faisant participer à un concours de beauté félin. Car bien entendu, le meilleur (entendez "le plus beau") triomphera!

Oui mais... ça n'est pas si simple. Pitre a beau être une bonne patte, il ne va pas se laisser faire, même si on sent qu'il y met vraiment du sien pour faire plaisir à ses maîtres!

Au final et comme attendu, Malo gagne le concours du plus beau chat, mais un prix est décerné à Pitre pour son incroyable personnalité et sa "sensibilité exceptionnelle"...


Ah, j'ai bien ri en lisant ce petit roman aux illustrations exquises! C'est le chat qui raconte, alors imaginez la séance de "torture" chez le toiletteur, le flegme Garfieldesque quand les souris passent sous son nez et qu'il ne daigne pas tendre la patte... 
C'est drôle, fin, et la morale véhiculée par l'histoire est à mon sens essentielle: l'apparence compte, certes, mais ce qui attirera davantage la sympathie, c'est la personnalité et la sensibilité. C'est rafraîchissant, ça fait du bien, et c'est à ne rater sous aucun prétexte!


Le chat beauté, de Florence Hinckel, ill. Joëlle Passeron
Nathan, 2013

"Le quatrième petit cochon" - Agnès de Lestrade, 2013

Où l'on apprend que les trois petits cochons avaient un petit frère (au nom très original de Rikiki...)! Celui-ci, n'acceptant pas que les grands quittent la maison parentale sans lui, fait son baluchon et les suit à bonne distance.

Mais il est suffisamment proche pour voir le loup s'approcher et convoiter - comme vous savez - les maisons des trois aînés. Il va alors lui jouer un tour de cochon, et sauver ses frères!

Il a beau être petit, c'est lui le plus fort et le plus courageux! En prenant la responsabilité de protéger ses frères, il a grandi d'un coup, gagné le respect des plus âgés, respect qui lui permettra de prendre confiance en lui, d'aller au bout de ses ambitions, et de faire le métier dont il rêve: peindre.


Une mignonne première lecture pour les enfants qui commencent tout juste à lire seuls. 
Bon, ça ne casse pas des briques (ni de la paille, ni du bois), et les illustrations ne sont pas terribles, mais ça peut plaire aux petits.

Les mots difficiles sont surlignés et expliqués dans un court lexique en fin d'ouvrage. C'est un récit qu'on peut retrouver dans la revue "J'apprends à Lire".


Le quatrième petit cochon, d'Agnès de Lestrade, ill. Laure du Faÿ
Collection Benjamin
Milan Poche, 2013

"Ma grand-mère m'a mordu" - Audren, 2013

C'est un monde étrange que celui où ce sont les grands-mères qui crachent et qui mordent les enfants quand ces derniers refusent de les laisser regarder Des Chiffres et Des Lettres!

Et pourtant, c'est bien ce qui est arrivé à Marcus et Fleur, qui refusent de se laisser faire, et qui, en réaction, créent l'association des VMV (= Victimes des Mémés Violentes).

Le pire, c'est que personne ne les croit, et surtout pas leur parents qui ne peuvent imaginer leurs aïeux que comme de gentilles, innocentes et inoffensives personnes...

Le temps de la revanche a sonné !!

Voilà un concept de roman tout à fait original et jubilatoire, où les mémés se croient tout permis, sous prétexte qu'elles sont vieilles et qu'on leur donnerait le bon dieu sans confession. Mais elles sont fourbes... Elles savent pertinemment que les enfants ont une telle imagination, que s'il leur prend l'envie de rapporter un truc aussi énorme, personne ne les croira !

Moi je vous le dis... méfiez vous du vieux qui dort!

Audren signe ici un petit roman fort sympathique, à lire dès 8 ans, mais aussi par les plus grands!
Et pour une fois, une couverture Ecole des Loisirs qui est sympa (et très explicite!).


Ma grand-mère m'a mordu, Audren
Collection Neuf
Ecole des Loisirs, 2013

"Petit Minus" - Séverine Vidal, 2013

Une petite fille va avoir un petit frère; elle nous raconte cette grande aventure qui bouleverse sa vie et la fait grandir.

Elle raconte comment elle a appris la nouvelle, ainsi que l'attente - 9 mois, c'est long pour une petite fille! -, ses craintes, la préparation de la chambre, le choix du prénom. 

Son choix à elle se porte tout naturellement sur "Petit Minus".

Elle raconte également le moment où son Papa vient la chercher à l'école pour l'emmener à la maternité faire connaissance avec le bébé, et comment elle découvre ce petit-frère tout chaud et tout doux...

J'ai flashé sur les illustrations que je trouve très expressives et très tendres, mais aussi sur le fait que ce livre , conçu de façon fort intelligente, peut se lire de trois façons différentes, et raconter véritablement trois histoires:

- Soit on ne lit que les pages de gauche, et on a le récit au passé (comment elle a appris la nouvelle, l'attente, etc...)
- Soit on ne lit que les pages de droite, et on a l'instant présent (quand elle part à la maternité avec son Papa)
- Soit on lit le livre comme il vient, page de gauche puis de droite, et on a les deux récits savamment imbriqués, une histoire faite de présent et de souvenirs, récit de cette aventure qu'est devenir grande sœur,  depuis l'annonce de la grossesse jusqu'à la naissance.

Bref, si cette histoire plaît aux petits, au moins les parents ne s'ennuieront pas à la lire, puisque chaque soir, il peuvent raconter la même histoire... mais différemment!



Petit Minus, de Séverine Vidal, ill. Cécile Vangout
L'Elan Vert, 2013

"Concerto pour deux marmottes et plein d'enfants..." - Edouard Manceau, 2013

J'ai beau aimer beaucoup de le travail d'Edouard Manceau, j'avoue que je ne comprends pas ce qu'il lui a pris...

Le livre est construit en deux parties: une première avec des photos d'animaux empaillés accompagnées d'onomatopées sensées faire réagir les bébés, mais qui n'ont tellement rien à voir avec les images qu'on se demande pourquoi elles sont là; et aussi une phrase de texte absolument sans intérêt.

Et la deuxième partie du livre est...incompréhensible. En tout cas, incompréhensible pour moi, adulte; j'ai peut-être simplement 30 ans de trop, je ne sais pas... 

Et pour couronner le tout, la 4ème de couverture est extrêmement pompeuse et prétentieuse par rapport au contenu médiocre de cet album.
Je ne comprend même pas comment la ville de Grenoble a pu dépenser de l'argent pour offrir cet album (pardon, cette "oeuvre d'art", cf. la 4ème de couv.!) à tous les bébés.

Edouard Manceau, si vous me lisez, pardon, mais il va falloir faire mieux la prochaine fois!



Concerto pour deux marmottes et plein d'enfants..., de Edouard Manceau
Frimousse, 2013